Le collège doctoral de l’université de Lorraine cherchait un outil pour favoriser le développement de la compétence d’enseignement chez les doctorants, ainsi qu’un moyen d’évaluer ces compétences. Les formations à la pédagogie que j’anime régulièrement (« Kit de survie pédagogique ») au sein de ce collège doctoral, sont nécessaires mais elles ne sont pas suffisantes pour développer les compétences d’enseignement.
Le portfolio d’enseignement est l’outil qui me semblait le plus adéquat pour atteindre ce double objectif (développer les compétences et évaluer les compétences). Wouters et Frenay (2001) définissent le portfolio comme « une collection structurée et organisée d’éléments choisis par l’enseignant. Au-delà d’éléments consignés dans un dossier et uniquement juxtaposés, le portfolio permet à l’enseignant de décrire, d’évaluer, de critiquer ses pratiques pédagogiques en vue de démontrer les compétences pédagogiques acquises » (Wouters & Frenay, 2001, p. 3). J’avais découvert cet outil chez nos amis francophones. Dans les universités belges, suisses et québécoises, un portfolio d’enseignement, ou dossier de valorisation de l’enseignement, est demandé aux universitaires. L’objectif de ce portfolio d’enseignement est double: 1) évaluation institutionnelle de la pratique d’enseignement afin de renouveler ou non l’enseignant dans ses fonctions; 2) autoévaluation formative. .
J’ai choisi d’adapter le portfolio d’enseignement au public des doctorants contractuels chargés d’enseignement. Ainsi, j’ai proposé au collège doctoral de mettre en place, en plus des formations à la pédagogie, un portfolio d’enseignement et d’accompagner les doctorants dans leur processus réflexif. Le portfolio d’enseignement tel que je l’envisage ici, est un journal de bord réflexif dans lequel les doctorants font une analyse critique de leur pratique, alimentée des ressources mises à leur disposition.
et
Déroulement
Contenu du portfolio
Il est demandé aux doctorants de faire une analyse réflexive de leur pratique selon le modèle de Kolb:
1. Expérimentation: J’expérimente. Par exemple, je cherche à faire participer les étudiants, je leur pose des questions ouvertes.
2. Réflexion: Je décris. Par exemple, je n’ai pas réussi à faire participer tous les étudiants, ce sont toujours les mêmes qui répondent.
3. Conceptualisation: Je réfléchis en m’appuyant sur les ressources mises à ma disposition (formations, articles, accompagnateur, etc). Par exemple, en lisant un article sur la manière de poser des questions, je me rends compte que 1) je ne laisse pas assez de temps à l’étudiant pour répondre 2) l’étudiant ne répond pas parce qu’il n’est pas sûr de sa réponse 3) il n’ose pas répondre devant ses camarades.
4. Mise en pratique: Je planifie une autre manière de faire. Par exemple, je prépare un « penser-comparer-partager », une technique d’interaction qui : 1) laisse à l’étudiant le temps de réfléchir 2) permet à l’étudiant de comparer sa réponse avec celle de son voisin, pour s’assurer de ne pas dire de bêtise 3) permet à l’étudiant de répondre plus facilement parce qu’il répond en tant que membre d’un groupe et non en tant qu’individu.
5. Expérimentation concrète: j’expérimente à nouveau sur le terrain.
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Composition du portfolio, grille d’évaluation et exemples de portfolio
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Merci pour l’article. Très intéressant.
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