J’ai reçu trois courriels d’enseignants-chercheurs qui ont attirés mon attention. J’ai souhaité les publier ici, sur mon blog, pour vous faire connaitre « l’air research ». Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est comme l’air guitar, l’air drums ou l’air sex, mais avec la recherche. On pourrait le définir comme « faire semblant de, mimer la recherche ». Les deux premiers courriels ont été écrits par des enseignants-chercheurs issus d’une discipline des sciences dures (texte en bleu et texte en violet) et le troisième (qui sera publié plus tard) a été écrit par un enseignant-chercheur issu d’une discipline des sciences humaines.
« Je me suis demandé ce matin, ce que l’on va bientôt pouvoir faire au labo.
– Des manips: trop cher
– Payer un étudiant: pas de sous
– Ecrire un papier ? non (pas de manips, voir ci-dessus, ou on les invente???) et de toute façon, après, on ne peut pas publier (frais de publication).
Alors disons qu’on est payé pour penser ??? Bientôt, même plus, parce qu’aujourd’hui, les deux moteurs principaux de recherche et publications, le PubMed et inist affichent ceci:
PubMed Due to the lapse in government funding, PubMed is being maintained with minimal staffing. Information will be updated to the extent possible, and the agency will attempt to respond to urgent operational inquiries. Updates regarding government operating status and resumption of normal operations can be found at http://www.usa.gov.
Inist Suite à des déchargements systématiques, des utilisateurs ont vu leur accès à des ressources suspendu. Nous tenons à attirer l’attention des utilisateurs du portail BiblioVIE que le CNRS s’engage auprès des éditeurs à donner accès aux ressources mises à disposition sur le portail à une communauté dédiée et pour des utilisations limitées et conditionnées
Donc on va se restreindre à lire des vieux trucs démodés… Puis on nous dira qu’on n’est pas vraiment compétitif… »
« La désaffection de toute une génération pour les études scientifique se fait sentir de plus en plus crûment dans toute l’Europe. L’une des disciplines qui souffre le plus est la physique. On peut en avancer une possible cause en France, qui est l’existence de deux filières parallèles d’enseignement supérieur : les universités d’une part et les écoles d’ingénieurs d’autre part. La sélectivité de la formation des écoles d’ingénieurs, associée à une tradition séculaire de valorisation du « diplôme d’ingénieur » attire la plupart des étudiants dans les écoles d’ingénieur.
Cette pénurie d’étudiants scientifiques entraîne de facto une pénurie de très bons étudiants en physique et a des conséquences immédiates sur la qualité de la recherche scientifique. En effet, le principal vivier de la recherche est constitué de doctorants. Normalement, seuls les meilleurs étudiants de Master peuvent poursuivre en doctorat. Or, la réalité est tout autre ! En effet, les évaluations des activités de recherche scientifique, celles des carrières des enseignants-chercheurs et celles des laboratoires de recherche demandent toutes un bilan des thèses de doctorat encadrées, soutenues, et en combien de temps. La pression est forte. Les thèses doivent être encadrées et soutenues en moins de 3 ans. D’un côté la pression sur les laboratoires et les chercheurs pour que les thèses soient démarrées et soutenues. De l’autre côté une pénurie de bons candidats. Ne peut arriver que l’inéluctable ».
Comparaison des salaires des enseignants-chercheurs au niveau mondial: ICI
Il n’y a pas mieux que de lire un vos articles pour se détendre ! bravo
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